V-Les élements pileux

Tout
d'abord, les cheveux et les poils paraissent insignifiant pour un
criminel mais ils constituent des indices pratiques et intéréssant
à la police scientifique. De plus, ils sont
facilement retrouvables et restent accrochés aux vêtements donc on
peut les récupérer à l'aide d'une pince. Mais
les cheveux et les poils ne donnent pas toujours de bons résultats.
En effet, pour obtenir un profil ADN exploitable, les éléments
pileux doivent absolument posséder un bulbe. Dans le cas contraire,
seul l'ADN mitochondrial (1) pourra être extrait. Une grande partie
des cheveux et poils retrouvés sur une scène de crime sont les
tiges qui se sont détachées naturellement du corps et qui ne
possèdent plus leur racine et donc plus de bulbe. Ces tiges ne
serviront donc qu'à établir un
ADN mitochondrial dans les affaires
les plus graves.
a) Leur morphologie
Pour commencer les poils et les cheveux ont la même morphologie. Les cheveux et les poils sont des phanères, c'est a dire que ce sont des producions issus de l'épiderme (voir le schéma ci-dessus).
Les cheveux et les poils sont dotés de la même structure. Ils s'implantent de façon plus ou moins oblique dans la peau en s'insérant dans le follicule pileux qui est un petit sac de forme allongé enfoncé profondément dans le derme (voir le schéma ci-dessus).
Leurs structures se compose de deux parties :
-la
racine qui est une partie profonde formée de cellules vivantes
-la
tige pilaire qui es une partie libre formée de cellules mortes
kératinisées.
La tige pillaire représente la partie libre et visible du cheveu, elle est divisée en trois couches concentriques :
-la cuticule ou couche externe qui a pour rôle de protéger le cheveu et lui donner de la brillance et de la souplesse.
-le cortex (écorce/médiane ou couche intermédiaire) qui est composée de cellules pigmentées ce qui donne sa couleur au cheveu et ses propriétés physiques ou mécaniques (solidité, résistance et élasticité).
-la moëlle ou couche interne qui n'est pas forcément présente et qui ne présente pas une grande importance fonctionelle.
b) Exploitation des poils et des cheveux
Après avoir récupéré un cheveu ou un poil, il faut analyser l'échantillon. Premièrement on identifie la nature de ce dernier pour savoir s'il est animal ou humain. La Police Technique et Scientifique examine le poil au microscope et détermine la nature du cheveu ou du poil d'après des considérations biologiques. Pour le determiner, on calcule l'indice médullaire, il correspond au diametre du canal médullaire divisé par le diametre total du cheveu. Puis on interprète les résultats : si on trouve un chiffre inférieur à 0,38 c'est un poil humain mais s'il est supérieur à 0,5 il est d'origine animal. De plus, par son canal médullaire étroit ou absent, son écorce épaisse, sa cuticule lisse, le poil humain se distingue du poil animal à large canal médullaire, à écorce mince et cuticule à aspérités. Il est aussi possible de faire la distinction entre poils corporels, poils axillaires, poils de barbe, cheveux .
Aussi ces analyses nous donnent des précisions sur le phénotype du criminel, par exemple elles permettent de trouver la couleur de peau (blanche ou noire), la nature des cheveux (frisés ou lisses), la couleur (roux, blond, bruns...). D'autre part, les études nous éclaire sur les éventuelles opérations chimiques effectuées sur les cheveux (décoloration, teintures, permanente...). Aussi, on peut également établir l'origine de la personne vue d'une coupe transversale : les européens ont des cheveux de forme ovale, les asiatiques en ont des circulaires et les africains en possèdent des aplatis. De même, un cheveu arraché peut présenter un choc au niveau de la racine. Grâce à l'extremité du cheveu, on peut savoir comment il a été sectionné (paire de ciseaux, rasoir..). Cependant, avec une analyse au microscope à balayage(2), on peut déduire les conditions du drame, permettant d'affirmer que le crime a été violent grâce à de microtraces d'arrachements.
c) L'apport de la drogue
Les cheveux ont une
capacité à garder en eux toutes les traces possibles auxquels ils sont exposés.
Donc ils comportent un véritable inventaire de substances qu'il soit questions
de métaux lourds, de médicaments ou des facteurs environnementaux.
Il existe des dépistages
en laboratoire auquel les particuliers ont accès mais aucun dépistage
capillaire rapide n'est disponible aujourd'hui. Ceux qui sont réalisés en
laboratoire donnent des résultats très fiables grâce à une technique de
chromatographie.
Ce fameux test capillaire
a pour but de faire un dépistage des drogues et stupéfiants par l'exploitation
d'une mèche de cheveux. Il nous permet d'obtenir les dosages exacts des traces
de drogues retrouvés dans les cheveux, on dit donc que c'est une analyse «
quantitative ». De plus, c'est un test multi-drogues, c'est à dire qu'il plusieurs familles de stupéfiants :
• Les cannabinoïds, à savoir l'ensemble des produits dérivés
du cannabis (herbe, haschisch etc...)
• Les cocaïniques, les dérivés de la
cocaïne.
• Les opiacés, drogue appartenant a la famille de l'opium, comme l'héroïne, la codéine, la morphine etc...
• Les amphétaminiques, c'est à dire les produits à base d'amphétamines, comme le speed, l'ecstasy, la méthamphétamine etc.
Nous sommes tous différents et les variations d'une personne à l'autre sont parfois très importante, ce qui nous mène à dire que l'analyse des éléments pileux ne reste que relative. Mais elle apporte des informations supplémentaires à l'enquête. Cependant, une nouvelle technique tente tout de même de faire son apparition, elle consiste à extraire l'ADN conservé à l'intérieur des poils et des cheveux malgré que cette méthode reste superficielle. D'une manière générale, ces analyses ne suffisent pas pour accuser un suspect mais elles peuvent avoir une fonction complémentaire.